Bon,
et bien voilà, aujourd’hui, je suis de chronique, c’est une première pour moi
qui m’étais spécialisé dans les interviews. Mais qu’est-ce que je vais bien
pouvoir raconter ? De plus, l’étape annoncée bien qu’assez longue, 130 Km, est
une étape de steppe, bien loin des dernières étapes de montagne où nos yeux
pétillaient à chaque virage. Autre aspect non négligeable pour le chroniqueur
que je suis devenu, il va faire chaud, voire très chaud et en de pareille
circonstance, j’ai tendance à baisser la tête sous le poids des degrés Celsius et
encore plus des degrés Fahrenheit et au final, à ne rien voir…
Le mieux, ou la simplicité
pour moi, est peut-être de commencer par le commencement.
Lever
5H30 pour ma chambrée, c’est raisonnable d’autant plus que nous devons
rejoindre l’autre hôtel un quart d’heure avant le départ fixé à 7H. Parfois,
certains se lèvent beaucoup plus tôt de peur sans doute d’être en retard et de
finir de force dans le camion comme cela avait été dit à St Pourçain, je vous
avoue que c’était ma plus grande crainte avant d’attaquer le PPL 2012. Le petit
déjeuner est correct même si les tartines sont trop fines, par contre, la
confiture de cerises est excellente.
La
surprise ce matin vient du fait que la police locale est déjà présente et doit
nous escorter au point de rendez-vous. Je pense qu’elle est plus là pour nous
protéger car globalement, ça roule vite par ici. Patrick Lesaux, qui est
« de camion », c'est-à-dire que c’est son tour avec quelques
camarades de charger les sacs dans le véhicule, anticipe le départ pour remplir
sa tâche mais est ramené illico presto par la patrouille sous nos regards
rieurs. Une fois le transfert effectué selon les règles, nous avons le droit à
l’habituel briefing de Michel Cabart. Informations, consignes diverses et
surtout de sécurité, ce matin, c’est « Buvez », il n’a pas précisé
quoi, certains ne se feront pas prier mais d’autres s’essaieront à de la soupe,
boisson miraculeuse parfois par grande chaleur.
Le
départ se fait ensuite sur des « Go, go, go… » de la police et plus
particulièrement d’un jeune policier dynamique qui a du servir auparavant dans un
régiment militaire d’élite de combat. S’il n’y avait que cela, non, leurs voitures
roulent sirènes hurlantes à nous donner des maux de tête et qui très vite nous
agacent prodigieusement. J’ai l’impression qu’ils sont pressés de se
débarrasser de notre troupe et de la refiler à la circonscription voisine pour
prendre ensuite l’apéro tranquillement. Les voitures de nos hommes en uniformes
ne sont pas toutes récentes et la Lada X 228 KG fume bleu comme notre Daily qui
a rendu l’âme il y a deux jours. La deuxième Lada X 274 KP semble en meilleur
état et la troisième, dont je n’ai pas retenu la marque est nettement mieux,
normal, c’est celle du chef. La route est en travaux par endroits et nous nous
faisons encore une fois, trimbaler sérieusement. Tiens, un avion sur un toit,
bizarre mais c’est à noter des fois que je serai à court d’imagination ce soir.
Et plus loin, un camion de paille qui a versé, je l’indique car le photographe
du jour l’a pris et comme on doit mener notre travail de concert, et oui, c’est
du sérieux à la rédaction du journal… En fin de compte, la journée va peut-être
être riche… Une nuée d’oiseaux piaille dans ce bosquet mais leur bruit est à
peine perceptible à cause des sirènes de nos protecteurs locaux. D’ailleurs
leur méthode pour nous faire place nette est digne de la célèbre série Starsky
et Hutch, ils visent littéralement les voitures venant en face quitte à les
mettre au fossé…
Mais
globalement, la préoccupation première des participants aujourd’hui, est
d’éviter de rouler sous la canicule, ce matin il faisait déjà 24°C, et donc de
ne pas trop traîner. La police veut imposer plusieurs pauses regroupement et
donc d’attente, ce n’est pas ce que nous souhaitons et d’ailleurs pas ce qui a
été convenu ce matin… Roland Diot, en fin stratège, réussira à imposer son idée
de la chose.
De la steppe à gauche, de la
steppe à droite et de moins en mois de verdure, on a le sentiment de se diriger
vers le désert, un cheminement déjà connu en Chine. Quelques chameaux, quelques
troupeaux de vaches pour nos photographes et aussi, j’allais l’oublier, deux
petites bestioles qui traversent la route, j’apprendrais plus tard que ce sont
des chiens de prairie mais ils sont tellement vifs que nos photographes en sont
resté pantois et donc bredouilles. Plus loin, les vaches et les ânes côtoient
les gros engins du chantier de la route, les ouvriers s’empressant eux, de nous
photographier à notre passage.
Le
pique-nique est vite avalé et nous repartons en petit groupe, selon nos envies
et les directives de ce matin, tout cela pour gérer la chaleur à sa convenance.
Dans l’après-midi, certains compteurs afficheront 45°C… L’attente regroupement
à la station service est un peu longue pour les premiers, forcément, mais il y
a de l’ombre et même un bar, il fallait le dénicher, avec de la bière à
pression qui fera recette. Cet endroit restera dans la mémoire de tous les
participants car ce fut l’occasion de fêter le 7200ème kilomètre, soit déjà la
moitié du parcours de l’expédition. Eh oui, je crois que pour l’ensemble des
participants, le temps passe vite sur le PPL 2012, peut-être trop vite… En tous
cas, l’instant était une fois de plus très convivial et malgré les petits
accros inévitables sur un tel évènement, on ressent des liens très forts au
sein du groupe. Les photos pour marquer ce passage seront nombreuses devant les
banderoles fabriquées à la hâte pour l’occasion. Un moment fort et très
sympathique arrosé à la sangria.
Mais
l’étape n’est pas finie, quelques kilomètres encore pour rejoindre l’école où
nous seront hébergés pour la nuit. Banderole de bienvenue à l’entrée, l’accueil
est, une nouvelle fois, chaleureux et on n’échappe pas à la traditionnelle
cérémonie du partage du pain et du sel et en retour, nous posons pour la photo
souvenir du groupe avant les fanions, le ballon et la plaquette que le chef
d’expédition offre à l’autorité locale.
Là,
se termine la journée d’un participant du PPL 2012 croyez-vous. Que
nenni ! Maintenant, il faut trouver son lit, certains sont très rapides
pour cela, prendre sa douche, prendre sa bière, faire sa lessive, faire son
petit compte rendu personnel et pour l’intervieweur, faire son interview, les
photographes, faire leur sélection et au chroniqueur que je suis aujourd’hui,
faire sa chronique…
Ainsi,
avant le diner, le corps expéditionnaire est décimé, affalé sur les lits, les
bras en croix. C’est une étape qui va laisser des traces diraient les meilleurs
commentateurs sportifs.
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