105ème étape, Orsova - Oravita, 155 Km.

La nuit n’a pas été bonne du tout à cause des moustiques et des chiens qui sont très nombreux et en liberté… Pratiquement une nuit blanche… L’étape du jour a été par contre magnifique le long du Danube et le parcours parfois bien vallonné, l’occasion de tirer un peu dessus… Les paysages ressemblent parfois à ceux de la France. La Serbie est toute proche, on aurait pu aller faire y faire un petit tour. Deux journées consécutives agréables mais longues, j’espère dormir correctement ce soir.

104ème étape, Vidin (Bulgarie) – Orsova (Roumanie), 140 Km.

Le repos à Vidin a été profitable. Je retiendrais que la partie nord de la Bulgarie est pauvre, avec beaucoup d’endroits qui donnent l’impression d’abandon. Nous avons assisté dimanche matin aux championnats juniors de Bulgarie sur piste, qui m’ont donné des fourmis dans les jambes… Après le Passage du bac près de Vidin, le pont commencé en 2008 n’est toujours pas fini, nous retrouvons la Roumanie. De suite on perçoit plus de vie et un enthousiasme intact sur notre passage. Le niveau de vie semble supérieur à celui de la Bulgarie. De nombreux endroits sont marqués par l’Europe. C’est aussi un sujet politique d’actualité, un référendum a eu lieu ce dimanche. Nous finissons l’étape aux portes de fer, un barrage sur le Danube, à la frontière de la Serbie qui est sur l’autre rive. La journée a été chaude mais belle.

103ème étape, Oryahovo - Vidin, 132 Km.

La nuit a la belle étoile n’a pas été terrible, quelques gouttes de pluie qui vous font douter, trop d’aller et venue de policiers qui prenaient soin de nous. Le petit déjeuner sur les hauteurs de la ville avec vue sur le Danube était bien sympathique, le ciel était malheureusement voilé pour immortaliser le lever de soleil. Le parcours, avec le Danube tout proche, est assez accidenté mais très agréable à l’œil. La chaleur est rapidement accablante, il est prudent d’adopter le profil « mollo ». Un concours de circonstances me permettra encore de faire un petit tour de moto qui me sortira pour un moment de ma torpeur. Après un après-midi passé encore sous la chaleur, vint le moment tant attendu par tout le peloton, l’arrivée à Vidin pour la journée de repos. Au programme, grasse matinée et la ferme intention de prendre son temps tout ce dimanche…

102ème étape, Svishtov - Oryahovo, 155 Km.

La nuit a été humide, non pas qu’il ait plu mais on a énormément transpiré. La première partie du parcours est tranquille mais sur notre road-book, une belle bosse est signalée. C’est l’occasion pour Christian et moi de faire les fous et de débrider le moteur. Cela défoule et après on aspire à rouler tranquille. Après une belle descente un peu dangereuse du fait de nombreux trous on rejoint de nouveau les bords du Danube et la fameuse Euro vélo 6. Le parcours est joli mais accidenté et parfois piègeux, l’un des chinois que l’on surnomme Zig est tombé lourdement, j’espère qu’il pourra reprendre notre périple après quelques jours de repos. Notre pique nique se fera à Brest, Patrick poussera le bouchon jusqu’à crever en repartant. L’après midi sera une nouvelle fois très chaude et dans ces circonstances, je courbe l’échine et je traîne derrière en faisant en sorte de ne pas trop déranger les serres file. Ce soir, on dort dans une école, l’ambiance est souvent plus sympathique malgré un confort moindre. Pour ma part, j’opte pour le grand air, il fait encore trop chaud à l’intérieur…

101ème étape, Ruse – Svishtov (N 43° 37’ ; E 25° 20’), 94 Km.

L’étape est raccourcie et annoncée à 60 Km, personne ne s’en plaint, le peloton est fatigué. Cependant, une visite de monastère est ajouté à la demande de quelques uns et nécessite un petit détour. La matinée sera marquée par la chute du tandem Claude-Daniel formé pour la journée. Cela aurait pu être bien pire, la roue avant s’est libérée juste après une descente. Je ne sais si l’envie de faire du tandem reprendra à Daniel. Lors du pique nique dans un petit village, nous avons rencontré deux jeunes couples Autrichiens en balade à vélo, leur « trip » leur paraissait bien petit après nos échanges. L’après midi a été très chaude, plus de 40°C au soleil. Au final, nous avons fait près de 100 Km et nous ne sommes pas arrivés plus tôt que d'habitude... L’orage menaçait depuis quelques temps et a éclaté en début de nuit pour apporter un semblant de fraîcheur dans nos chambres dépourvues de climatisation. Fini le luxe…

100ème étape, Silistra - Ruse, 122 Km.

Aujourd’hui c’est la 100^ème, la 100^ème étape de notre périple… Début avril, bien évidemment, je ne me projetais pas aussi loin dans notre périple, j’évitais même de le faire et je n’étais pas le seul. Et nous y sommes déjà, cela passe à une vitesse grand V… Les 10000 Km sont dépassés depuis peu, mais il reste tout de même un mois à faire, il faut donc prendre garde de se croire déjà arrivés. Un mois où il faut garder la motivation de se lever tôt le matin et de pédaler toute la journée, un mois encore à vivre en groupe. Ce n’est donc pas fini. Le parcours du jour longe le Danube mais on ne l’aperçoit pas beaucoup. La route est plaisante, roulante et vallonnée. Le pique nique se fera en bord de route, je pense qu’il y avait mieux comme endroit. Globalement, la 100^ème s’est bien passée, j’étais de photos avec Daniel pour le journal, et la moisson est bonne à priori. Ce soir, nous dormons encore dans un hôtel au bord du Danube. Ce n’est pas le palace de hier soir, il ne faut pas que l’on s’habitue au luxe, la fin du périple et le retour à la maison pourraient être trop durs…

99ème étape, Constanta (Roumanie) – Silistra (Bulgarie), 153 Km.

Le vent souffle fort ce matin, c’est presque la tempête. Heureusement pour nous, il a également tourné un peu si bien qu’il doit à priori nous pousser vers l’ouest cette fois et personne ne s’en plaint. Au petit-déj, Dominique me prend un peu au dépourvu en me demandant de remplacer Gérard sur le tandem, il est fatigué. Ni une, ni deux, je dis oui… C’est une expérience à vivre. J’ai donc fait l’étape du jour en tandem. Cela m’a d’emblée boosté, moi qui était mollasson ces derniers jours, il m’a fallu courir pour me préparer, j’avoue que j’étais déjà un peu à la bourre… J’ai ainsi pu percevoir un peu mieux les difficultés de rouler en tandem et surtout, de connaître, grâce à la complicité de Dominique une grande partie des codes et des habitudes qu’il a en commun avec Gérard qui est je le rappelle, mal voyant. Ainsi, il décrit l’environnement dans lequel ils évoluent, il annonce les différents obstacles qui se présentent dans le but d’anticiper au maximum la conduite de leur engin. Parfois aussi, il décrit aussi la belle femme qui les regarde passer… Mais, c’est pour Dominique, beaucoup de tension et de stress tout au long des journées en plus de la fatigue physique due à l’effort. Pour cela, je lui tire vraiment mon chapeau mais également aux tandémistes du PPL car c’est beaucoup plus dur, on est en prise permanente. Bravo à Gérard aussi qui dépasse bien évidemment nombres de difficultés supplémentaires que je ne connais pas. Cette 16-64, leur numéro de plaque, est d’un grand tonneau… Au fait, un grand merci à Kiki et Daniel Jacob pour les photos souvenirs de cette belle journée, il faisait beau, la route était vallonnée, il y avait même des pavés…

98ème étape, Tulcéa - Constanta (N 44° 11’ ; E 28° 38’), 129 Km.

Le repos à Tulcéa aura été aussi l’occasion de rencontrer des compatriotes en escale dans le même hôtel. Certains étaient en 4x4, les façons de voyager diffèrent mais l’envie de découvrir demeure. Aujourd’hui, on pique plein sud vers Constanta. La bonne surprise du jour est que le vent nous pousse fort. Pourtant, je n’ai pas pour autant la« patate », je crois que je cumule de la fatigue… A Constanta, je prends mon dernier bain sur la mer Noire avec Christian, demain, nous reprenons notre route vers l’ouest.